En tête sans discontinuer, la France élimine l'Angola en huitièmes de finale après s'être fait peur en fin de match (68-62). Les Bleus remplissent l'objectif fédéral de se hisser en quarts, où ils pourraient affronter mercredi la Grèce, opposée aujourd'hui à la Chine. Avec deux buts excitants : une éventuelle revanche un an après l'Euro et un duel possible contre les Etats-Unis en demi-finale.
Les Bleus solides aux lancers-francs :
Parier que l'équipe de France atteindrait les quarts de finale du Championnat du monde grâce à son meneur titulaire, ce n'était pas prendre un grand risque deux jours avant le début du Mondial. Mais depuis la blessure de Tony Parker, c'était devenu un non-sens. Or tout le basket français peut tirer un grand coup de chapeau aujourd'hui à Aymeric Jeanneau, improbable héros tricolore de ce premier matchcouperet. Il y a bien sûr cette statistique sortie d'ailleurs : avec seize points inscrits face aux petits gabarits angolais, ce qui fait de lui le meilleur scoreur du match, le Vendéen a plus que doublé son total depuis le début du tournoi. Mais l'essentiel est ailleurs. Dans ce mélange indispensable, qui avait férocement manqué face au Liban, entre prise de responsabilités et capacité de faire jouer les autres. Côté responsabilités, il y avait de quoi faire alors que l'Angola venait de boucler un 8-0 pour revenir de 60-49 à 60-57 dans la dernière minute. Envoyé sur la ligne des lancers francs, le futur joueur de l'ASVEL ne tremblait pas, rentrant ses quatre tentatives pour boucler le match à 64-57 à vingt secondes de la fin. Déjà contre la Serbie-Monténégro au premier tour, les Bleus avaient prouvé leur capacité à ne pas trembler dans cet exercice sous la pression. Il semble donc que la leçon de la dernière minute infernale contre la Grèce en demi-finale de l'Euro a été digérée. Ce qui pourrait servir en quarts de finale.
Diaw et Gelabale très en jambes :
Mais Aymeric Jeanneau n'a pas oublié pour autant de mener, son rôle initial. Alors que la défense française posait sa toile sans attendre sur l'attaque angolaise (11-2, 7e), et que l'attention consacrée au rebond défensif concrétisait cette domination (34-17, 18e, plus grand écart du match), l'ex-Strasbourgeois impulsait le même rythme en attaque. Pour la première fois du Mondial, les Bleus ont donné l'impression de jouer véritablement à l'endroit : en attaquant prioritairement le cercle et en shootant de loin si nécessaire, comme le conseillait le vénérable Antoine Rigeaudeau. Les deux seules fois où les Bleus ont abusé du tir à trois points, les Angolais en ont d'ailleurs profité pour se rapprocher, à la fin du deuxième quart-temps (34-24 à la mi-temps après un 7-0) et lors des deux dernières minutes. Mais en dehors de cela, jamais les champions d'Afrique n'ont vraiment trouvé leur rythme offensif, ne tentant que sept tentatives à trois points à la mi-temps (6/18 au total). A l'inverse, les Bleus ont su travailler pour contourner la défense de zone, trouvant de bonnes positions derrière l'arc extérieur avec Jeanneau (2/3), puis Diarra (2/4), toujours très utile en sortie de banc. Enfin, et c'est sûrement la meilleure nouvelle du jour, l'attaque du panier plein centre, cette percussion avec prise de balle au niveau de la ligne des lancers-francs qui devait être l'axe de jeu majeur, a enfin été pratiquée avec régularité, en particulier par Boris Diaw et Mickaël Gelabale. Dans une hiérarchie resserrée avec le début de la phase finale, Diaw (35 minutes jouées) était d'ailleurs l'unique meneur remplaçant de Jeanneau. Plus petits mais a priori aussi physiques que les Bleus, les Angolais étaient surtout plus petits dimanche. Ce déséquilibre ne se retrouvera pas en quarts, que ce soit contre la Chine ou contre la Grèce, et les intervalles risquent de se refermer. De la capacité de la sélection à maintenir ses intentions de jeu intactes dépendra l'issue de son destin.